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Située à l’est de la wilaya de Tizi Ouzou, la région Ath Yedjer ne connaît pas cette année une grande mobilisation comme celle vécue lors de l’olivaison de la saison passée. Les mouvements des femmes sur les routes menant aux oliveraies sont quasi rares, sinon inexistants dans certains secteurs, ceux notamment situés en relative altitude, au- dessus de 600 m. 

Les premières visites effectuées dans les champs au mois de Ramadhan, avant le lancement de la campagne 2006, ont permis aux familles de constater que la saison oléicole sera des plus modestes. La tristesse se lisait sur les visages des femmes qui se posaient déjà des questions sur la gestion de leurs stocks d’huile jusqu’à l’olivaison de la saison prochaine, alors que les prix de ce produit essentiel aux ménages kabyles allaient certainement connaître une hausse en raison de la croissance de la demande face à l’insuffisance de l’offre.

Du point de vue social, la campagne oléicole constitue une opportunité pour une frange de jeunes saisonniers pour des emplois rémunérés pendant près de trois mois. Les huileries qui travaillent H24 recrutent beaucoup de jeunes lorsque la saison oléicole est bonne.

Economiquement, l’oléiculture constitue une source de revenus et un aliment de base appréciable pour la population locale. Il faut aussi savoir, malheureusement, que le patrimoine oléicole ne cesse de se dégrader au regard du vieillissement qui a atteint quelque 20% des arbres. Le manque de soins a fait que l’arbre ne se renouvelle plus. Des arbres ancestraux qui ont nourri des générations et qui se retrouvent aujourd’hui abandonnés, livrés aux maladies, présentent des troncs creux et des branches sèches. Renouveler tous ces arbres nécessite du temps et de l’argent.

La région d’Ath Yedjer comprend plusieurs secteurs où domine l’olivier ; le secteur d’Idjeur en contrebas d’Ighraïne et d’Ighil Boukiassa jusqu’à Assif Ousserdoun (la rivière du mulet). Le versant sud, lui, va, d’une part, de Sahel jusqu’à Ahrik et, d’autre part, de Sahel jusqu’à Azaghar. Azaghar, et plus exactement à Thala n’Saïd, peut se targuer de produire des olives et une huile de label puisque du point de vue goût et consistance, aucune autre huile ne peut rivaliser de qualité.

Il reste à introduire dans toute la région un plan de renouvellement et de multiplication des plants pour occuper certaines surfaces vides et par-delà augmenter les capacités de production. L’octroi de crédits aux oléiculteurs permettrait de capitaliser le potentiel oléicole d’une région où l’agriculture de montagne reste le seul créneau porteur pour les agriculteurs et les ménages sachant que 100% du patrimoine relèvent du secteur privé. Quant aux huileries, une huitaine environ, elles sont de type industriel ou semi-industriel, mais on trouve encore des huileries traditionnelles à traction animale et qui gardent toujours leur clientèle. On sait que l’huile extraite dans ce type d’huilerie est de loin la meilleure et d’ailleurs plus chère que celle pressée dans les turbines industrielles. 

13 janvier 2007
elwatan.com