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Des styles variés se mêlent dans cet album qui se veut une fusion des styles des grands artistes.

Yellis Idurar, est l’intitulé du deuxième album du chanteur Samir Chikhi. Les notes graves de son mandole épousent en toute spontanéité, le timbre allègre ou affecté, de sa voix expressive qui coule comme de l’eau de source à travers les six chansons que compte l’album.

Une ambiance sonore dominée par les fils du mandole qui ne quittent, en aucun moment, la musique, arrosée du son de la derbouka, s’échapper des sensations auditives typiques du chaâbi. 

L’amour est au coeur de cet album spécifique à plus d’un niveau. Hader a da s thinidh dhayen (Ne dis jamais que notre histoire est terminée) mélodie chargée de l’angoisse de la séparation, laisse aussitôt place à Thouziente (ô belle) pour chanter un amour usé par le temps.
Des styles variés se mêlent dans cet album qui se veut une fusion des styles des grands artistes tels Cheikh Hasnaoui, Slimane Azem ou encore Matoub Lounès. Aussi, des thèmes récurrents dans la chanson kabyle reviennent dans l’art de Samir Chikhi: A tir akchiàgh, un jeune militaire a fait d’un oiseau son messager, Ejthyi adessfrough, signifiant: laissez-moi composer des vers. La croisière musicale de Samir marque un arrêt à Adunith (ô Vie) où il chante les inquiétudes qui hantent l’existence de la jeunesse, faite d’un présent sombre et d’un avenir incertain.
Illis Idurar, qui signifie, fille des montagnes, avec ses rythmes folkloriques, appartient à ce genre de chansons qui animent les fêtes de mariage en Kabylie. Cette chanson est l’hymne de Samir Chikhi, dédié à la beauté de la femme kabyle et à son tempérament fait d’amour et de patience légendaire. Illis Idurar vient comme pour donner un peu de joie à cet album marqué du sceau de la complainte.
Parlant de sa carrière, Samir nous a indiqué que ses passages répétés à la Chaîne II, devant Hamid Amedjahed, lui ont été d’une grande utilité. Les conseils de l’animateur de l’émission de Ichenayen uzeka, connu pour son intransigeance artistique, ajoute le chanteur, ont contribué directement dans la progression de son niveau. Une progression remarquable aussi bien sur le plan musical que celui des paroles.
Ayant déjà édité depuis deux années, son premier album intitulé JSK, l’artiste s’en est sorti avec une opinion très critique sur les professionnels de l’édition. Edition Charaphon, révèle Samir, n’a pas distribué son album JSK, bien qu’il soit édité à compte d’artiste.
L’autre grief retenu par l’artiste, n’est autre que sa privation de ses droits par la même maison d’édition. Avec Algérie Production, éditeur de Illis Idurar, Samir estime, aussi, que son album n’a pas été distribué selon les clauses du contrat liant les deux parties. Un fait facile à constater car l’album a fait beaucoup de bruit mais le produit n’est pas disponible dans toutes les régions de la Kabylie et de l’Algérois.
Le succès de Samir s’est confirmé après son passage sur les ondes de la radio El-Bahdja. De nombreux auditeurs ont appelé l’émission de Malika pour s’interroger à propos de l’absence sur le marché des albums de Samir.

Ce dernier ne perd, aucunement espoir en ses qualités d’artiste, bien que sa vie de cafetier lui laisse peu de temps pour s’occuper de sa passion artistique. Situé en face du stade de Chéraga, le café de notre artiste ne désemplit pas de ses admirateurs. 


Farouk DJOUADI